III – Une beauté objective ? :
A) La limite entre la musique et le bruit
Dans cette partie, nous allons tenter de dégager des critères de beauté d’une œuvre musicale, en définissant tout d’abord la limite entre le bruit et la musique
Selon les musiciens, la musique est un assemblage de sons provenant de différents instruments de musique. Cependant, les bruits produit par casserole, un moteur de voiture produisent également sont également des sons. Comment différencier le bruit de la musique ?
Il existe deux types de sons, les sons purs, et les sons complexes.
Théoriquement, les son purs ont une définition précise à l’intérieur de la tonalité, dans l’échelle de la gamme. Par exemple, l’écart entre le do et le mi, d’un ton, n’est pas le même qu’entre le si et le do, d’un demi-ton. C’est un rapport mathématiques précis. Les notes peuvent être retranscrites sur une portée de manière ordonnée.
Chaque son est composé d’une onde sinusoïdale de fréquence F et d’un ensemble d’ondes sinusoïdales de fréquences multiples (2F, 3F, 4F...) qui constituent ses harmoniques.
C’est la fondamentale qui nous donne la sensation de la hauteur de la note et qui nous permet de distinguer un DO, d’un RE etc... Les harmoniques créent le timbre de l’instrument et permettent de différencier un violon, d’une guitare ou d’une clarinette.
Plus les fréquences de ces harmoniques sont proches des multiples entiers de la fréquence fondamentale, plus le son est pur ou harmonique. Plus elles s'éloignent des multiples entiers, plus le son est inharmonique.
Cependant, cette définition de la musique par des sons purs est discutable, déjà dans l’opéra, car le compositeur fait souvent intervenir des bruits de toutes sortes, qui sont inscrits dans la composition. Berlioz, compositeur, écrivain français du XIXème siècle admet que tout ce qui est présent dans la composition musicale est considéré comme de la musique. Les sons purs, comme les bruits en font partie.
Il existe une distinction entre les sons purs produits par un instrument et les sons impurs mais ils entrent tous deux dans la composition musicale.
Un autre exemple : les compositeurs italiens Francesco Pratella et Luigi Rusolo ont théorisé la notion de bruits afin de mieux les maîtriser (Manifeste technique de la musique futuriste de F. Pratella). A l’aide de n’analyse des bruits, Rusolo va imaginer des instruments qu’il nomme « bruiteurs ». Ces instruments produisent aussi bien des bruits que des sons purs.
Les Stomps, groupe de percussionnistes utilisent des objets habituels qui produisent des sons impurs afin de construire des morceaux.
Puisque ce n'est pas la nature du son qui distingue la musique du bruit, ce doit être l'usage qu'on en fait.
Il n’y a musique que si les sons obéissent à une organisation, une structure. En musique, l’assemblage des sons n’est pas arbitraire, il existe toujours une volonté du compositeur.Stravinsky dans Poétique musicale nous montre que face à l’infinité des combinaisons musicales possibles, le compositeur doit respecter une structure, un ordre.
Puisque ce ne sont pas les types de sons qui distinguent la musique d’une nuisance sonore, pourquoi certaines personnes qualifient-elles certains genres musicaux de « bruits », alors que ces morceaux possèdent également une, une organisation ? Peut-on donc dégager des critères de beauté d’une œuvre musicale ? Ces critères seraient-ils liés aux mathématiques ?
BINET Armand - DIA Miléna - GOTCHAC Nicolas - SOUTY Tom
TPE de Tale S - Lycée La Source - 2009/2010